Protoxyde d’azote : une alerte sanitaire face à l’augmentation des intoxications​

Protoxyde d’azote : une alerte sanitaire face à l’augmentation des intoxications​

Introduction

Le protoxyde d’azote, communément appelé « proto » ou « gaz hilarant », est de plus en plus utilisé à des fins récréatives, notamment par les jeunes adultes. Cette tendance inquiétante s’accompagne d’une hausse significative des cas d’intoxication, posant un véritable problème de santé publique en France. Cet article fait le point sur les chiffres récents, les dangers associés à cette substance et les mesures de prévention à adopter.​


Une augmentation préoccupante des cas d’intoxication

Selon les données de Santé publique France, 472 signalements liés à la consommation de protoxyde d’azote ont été enregistrés par les Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) en 2023, soit une hausse de 30 % par rapport à 2022. Les Centres antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV) ont, quant à eux, reçu 305 signalements, marquant une augmentation de 20 % sur la même période.

Ces chiffres mettent en lumière une tendance alarmante : la consommation de protoxyde d’azote devient de plus en plus fréquente et intense, avec des cas d’usage répété et prolongé sur plus d’un an. Notamment, 92 % des signalements d’abus font état de l’utilisation de bonbonnes de grand volume, et 50 % relatent une consommation quotidienne.​


Les jeunes, principales victimes

Le protoxyde d’azote est majoritairement consommé par des adolescents et des jeunes adultes. D’après le Baromètre de Santé publique France, en 2022, 14 % des 18-24 ans avaient déjà expérimenté cette substance, et plus de 3 % déclaraient en avoir consommé au cours de l’année.

Cette population, souvent mal informée des risques, est particulièrement vulnérable aux effets néfastes du protoxyde d’azote, d’autant plus que la consommation est rarement associée à d’autres substances, ce qui peut faussement rassurer les usagers sur sa dangerosité.​


Des risques sanitaires graves

La consommation répétée et à fortes doses de protoxyde d’azote peut entraîner des complications sévères, notamment :

  • Troubles neurologiques : engourdissements, faiblesses musculaires, perte de coordination, voire incapacité à marcher.
  • Problèmes cardiovasculaires : formation de caillots sanguins pouvant conduire à une embolie pulmonaire.
  • Symptômes psychiatriques : hallucinations, épisodes délirants, troubles de l’humeur.
  • Dépendance : perte de contrôle de la consommation, avec des cas de dépendance avérés.​

Il est important de noter que la prise de vitamine B12, parfois considérée à tort comme un antidote, n’est pas efficace pour contrer les effets néfastes du protoxyde d’azote. En effet, la consommation continue de cette substance neutralise systématiquement la vitamine B12, la rendant inefficace.​


Des conséquences sur la grossesse

En 2023, pour la première fois, des signalements ont été reçus concernant deux nouveau-nés présentant des troubles neurologiques à la naissance, dans un contexte d’usage détourné et répété du protoxyde d’azote par la mère pendant la grossesse. Ces cas soulignent les risques potentiellement graves pour l’enfant à naître en cas d’exposition importante au protoxyde d’azote durant la grossesse.


Mesures de prévention et recommandations

Face à cette situation préoccupante, il est essentiel de renforcer les actions de prévention et d’information, notamment auprès des jeunes. Les recommandations incluent :

  • Sensibilisation : informer sur les dangers du protoxyde d’azote, en particulier dans les établissements scolaires et universitaires.
  • Encadrement légal : appliquer strictement la loi de 2021 interdisant la vente de protoxyde d’azote aux mineurs et réglementant sa distribution.
  • Accompagnement médical : proposer une prise en charge addictologique adaptée aux personnes présentant des signes de dépendance.​

En cas de symptômes tels que des engourdissements, des sensations de brûlure ou des difficultés à marcher après consommation, il est impératif de consulter un professionnel de santé ou de contacter un centre antipoison (01 45 42 59 59).​


Conclusion

L’augmentation des cas d’intoxication au protoxyde d’azote en France est un signal d’alarme. Il est crucial de prendre conscience des risques associés à cette substance et de mettre en place des mesures de prévention efficaces pour protéger la santé des jeunes et de l’ensemble de la population.

Source de l’image : ChatGPT (Générée par l’IA)

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